Un travailleur sans contrainte géographique
Le nomadisme digital, c’est le fait d’avoir un travail que l’on peut exercer sans contrainte géographique et d’en profiter pour se déplacer à un rythme plus ou moins régulier.
On parle donc de « nomade » dans sa définition la plus stricte « qui n’a pas d’habitation fixe », l’opposé d’un sédentaire.
On parle de « digital » car ce mode de vie est dans la grande majorité des cas rendu possible par l’utilisation des nouvelles technologies qui permettent de réduire considérablement les distances.
La suite logique du télétravail
Si le nombre de nomades digitaux en France et dans le monde est encore très marginal, nous sommes persuadés que ce mode de vie va se développer dans les années à venir.
Dans l’ancien modèle, tout le monde s’agglutine dans des grandes villes (car c’est là qu’on trouve le travail), vit dans de petits surfaces hors de prix, passe des heures dans les transports pour passer la journée au bureau dans un open space bruyant où l’on est pas productif. Avant de revenir épuisé chez soi.
Ce modèle est celui du 20e siècle, il est à bout de souffle car il n’est pas efficace et ne répond plus aux aspirations de chacun.
Grâce aux nouvelles technologies (dématérialisation, e-mail, visio-conférence), cela n’a souvent plus aucun sens de se rendre tous les jours au bureau, si ce n’est de satisfaire le désir de contrôle de la hiérarchie.
Le télétravail se développe petit à petit (malgré les bloquages des grandes entreprises et administrations) mais va finir par se généraliser car il a de très nombreux avantages : gain des temps de transport, réduction du stress (là aussi à cause du transport…), amélioration de la productivité (les open space sont dramatique), économies (moins de surface de bureaux à louer pour les entreprises, …).
Une fois que le télétravail sera rentré dans les moeurs, le nomadisme sera naturellement la prochaine étape. Sans forcément changer de lieu d’habitation tous les mois et se rendre au bout du monde, pourquoi ne pas vivre 4 mois à la campagne, 4 mois au bord de la mer et 4 mois à la montagne ? Cela permettra même de redynamiser les zones rurales.
Une vie sans routine
Pour beaucoup, l’idée de devenir digital nomad est venu du désir de casser la routine destructrice du métro / boulot / dodo.
En devenant digital nomad, on peut exercer exactement le même métier, pour le même employeur ou les mêmes clients mais modifier radicalement son état d’esprit.
En changeant régulièrement d’environnement, on est en permanence stimulé par les découvertes, par la nouveauté. Même les jours ou le travail est ingrat ou difficile, on peut se sentir en vacances en descendant de la rue pour déjeuner ou en fin de journée après le boulot en se baladant.
Découvrir et apprécier le minimalisme
Devenir nomade, c’est aussi devoir limiter drastiquement nos possessions puisqu’on va devoir déménager régulièrement sans faire appel à des déménageurs à chaque fois.
Dans notre cas, nous déménageons presque tous les mois avec généralement un changement de pays, nous sommes donc assez radicaux. Nous vivons avec une valise et un sac à dos chacun pour un total de 42 kg tout compris.
A la base, c’est un minimalisme contraint mais on l’a très vite apprécié. Quel bonheur de se débarrasser du superflu et d’avoir sa vie qui tient dans une valise ! C’est un sentiment de liberté incroyable !
Être minimaliste, c’est vivre avec moins d’objets mais se permettre de payer plus cher pour obtenir un objet de meilleur qualité et qu’on utilisera avec plaisir.
J’ai mis des années avant d’accepter de mettre plus de 300 euros dans un smartphone, je constate aujourd’hui la différence.
Nous n’hésitons plus à mettre le prix pour notre instrument de travail principal, l’ordinateur : Lenovo pour Anh et Macbook pour moi.
Nous avons même profités de notre passage à Hoi An au Vietnam pour nous faire des vêtements sur mesure. En parlant des vêtements justement, je n’ai que deux T-shirts qui valent une fortune (80€ pièce !) mais ils sont absolument géniaux (en laine mérinos)
Au bout de 2 ans de vie nomade, nous sommes tellement habitués au minimalisme que nous nous sentons oppressé lorsque nous arrivons dans un appartement trop chargé.
Accepter et s’adapter aux inconvénients
Lorsqu’on décrit notre vie de digital nomad, la première réaction est souvent : « Ouahou, vous avez une vie de rêve ! ».
Si aujourd’hui, nous ne rennoncerions à ce mode de vie pour rien au monde, ce n’est cependant pas 100% parfait (et nous ne sommes pas toute l’année en vacances comme certains le pensent).
Être digital nomad, c’est s’accommoder d’une certaine perte de confort dans son environnement. Lorsque nous étions sédentaires, notre avions choisis notre literie sur laquelle nous dormions très bien. Notre environnement de travail était optimisé : siège ergonomique, table à la bonne hauteur, double écran, fibre optique…
Il est très rare (impossible ?) d’avoir ce même confort avec notre mode de vie actuel, il faut s’adapter.
De même, vivre loin de sa famille et de ses amis sur une longue période n’est pas forcément fait pour tout le monde.
Enfin, on peut rencontrer des difficultés avec la nourriture. Nous avons adoré la nourriture japonaise, beaucoup moins la coréenne et inévitablement, le fromage finira par vous manquer 🙂